vendredi 17 décembre 2010

Hommage de Florence à Catherine

Et puis, l'annonce plus explicite de la mort de Catherine m'est parvenue le lendemain me plongeant dans un état d'hébétude.

Maintenant, je pense à ceux que Catherine laisse sur son chemin de vie : ses proches, ses approchés, ses rencontrés. Je faisais partie de ceux qui la connaissait de loin. Elle habitait mon monde du conte avec vivacité, plaisir et volupté. Les mots engagement, force, désir, volonté de rassemblement, de solidarité, émergent avec éclat dans le sillage de son évocation.
Le choc de sa disparition me secoue avec brutalité.
Je ne trouve pas encore de mot apaisant.
Y en a t'il ?
Au revoir Catherine

Florence Desnouveaux



mercredi 15 décembre 2010

Hommage de François à Catherine

L'APAC est déjà orpheline.

Le crabe a réussi à faire taire Catherine Gendrin. Grande gueule autant qu'on peut l'attendre de quelqu'un dont c'est la vie de l'ouvrir, figure évidente de notre métier, membre fondatrice, collégienne et trésorière de notre association, Catherine était là, indiscutablement là, et elle n'y est plus.


Et nous, gens de parole, sommes muets.


Il nous reste l'envie de beauté, l'envie de paroles dignes de ce nom, l'envie de voyages lointains et d'aventures humaines, l'envie de garder les yeux grands ouverts. L'envie de se frotter sans attendre aux belles choses puisque tout peut s'arrêter demain. L'envie de croire que notre art peut en être un et que nous sommes capables de parler aux étoiles rouges. L'envie de croire qu'être là, ensemble, avec nos tout petits jolis mots, avec nos grands dérisoires engagements d'homme et de femme, ça pourrait remplir nos vies et tenir la faucheuse à distance, un tout petit peu.

On t'embrasse,
Ciao bella.
François Godard

Hommage de Thérésa à Catherine

HOMMAGE A CATHERINE GENDRIN

C’est un grand bouleversement d’apprendre la disparition de Catherine. Je ne la savais pas si malade, c’était simplement par hasard que j’ai appris qu’elle était tout juste souffrante. Nous avons échangé des mails il y à peine plus que 15 jours. Comment a-t-elle pu partir en si peu de temps ? C’est difficile à imaginer.

J’ai en souvenir sa façon de danser. Vous me diriez que c’est étrange lorsqu’il s’agit d’une conteuse, mais c’est ainsi. Pendant l’un de ses spectacles, celui sur les trois religions, que j’ai vu il y a tant d’années, je me souviens qu’elle se donnait complètement au mouvement, tournant et virevoltant. Il y a quelques années, pendant une fête qui a suivi l’un de mes spectacles qu’elle était venue voir, elle dansait avec joie et fougue. Je me souviens aussi de l’avoir entendu raconter tout récemment l’histoire de Djaziâa la tapageuse, la femme insoumise...et de la voir se jeter corps et âme dedans. Ses gestes suivaient cette force interne qu’elle avait de si distinctive, cette force insoumise elle aussi... et qui se trouvait également dans sa parole qui défendait toujours des propos forts.

Un soir autour d’un verre, on a discuté longuement ensemble à propos de la parole engagée, ses joies et difficultés. C’était une discussion qui m’a profondément marqué. J’avais déjà l’estime pour Catherine l’artiste qui avait crée tant de spectacles beaux et forts, mais ce soir-la j’ai eu l’estime pour l’être humain qu’elle était.

Adieu chère conteuse. Que ta danse éclaire le ciel et que ta parole puisse nous montrer le chemin pour créer un monde meilleur...

Theresa Amoon

mardi 14 décembre 2010

Hommage d'Edith à Catherine

Partie pour rejoindre la multitude infinie des étoiles, elle brille encore içi pour longtemps... je l'appréciait et l'admirait pour son engagement, sa lucidité, sa simplicité généreuse, elle ne faisait pas semblant, elle était vrai.

Edith Albaladejo

Hommage de Nicolas à Catherine

Très chère Catherine,

j'ai été très heureux de croiser ta route.
J'ai aimé nos coups de gueules et nos tendresses.
Nos échanges épistolaires signés Catherine Bonneau et Charles Gendrin vont beaucoup me manquer.
Je me souviendrais du fou rire de notre première rencontre et des marches à pied dans les rues de Lille...
Je continuerais de penser à toi et à t'aimer.
Tu pars la tête haute, je penserais à toi comme un exemple à suivre...

Nicolas "

Hommage de Nathalie à Catherine

Ma chère Catherine,

belle andalouse au tempérament de feu, franche, claire et fraîche comme une giboulée de printemps, lumineuse et tendre dans tes attentions, tes partages, tes silences...
Je veux parler de celle la qui marchait honnête et fière par le dehors, chaude, soleillante et fragile aussi par le dedans.

Sans nous fréquenter beaucoup nous nous connaissions comme deux vieilles âmes qui se reconnaissent, s'estiment et murmurent silencieusement dans les langues d'avant. Croiser ton chemin à nouveau m'a touchée, m'a nourrie, apportée joie, force et douceur.
Même tes agacements, tes colères étaient un hymne à la vie, à l'élan de vie, la vraie, celle du rester debout, du souvenir, de l'amour, du chercher, du porter parole pour exister, faire exister, témoigner pour être cette petite feuille qui bruisse sans relâche jusqu'au dernier soubresaut de vent.
Il y a quelques jours à peine nous devisions sur les changements, les tournants fertiles qui prennent parfois mauvais vêtement pour se présenter à nous. Et c'est toi qui part, part...

Je veux dire à sa famille, à ses roches toute ma sympathie.
C'était un honneur et un vrai plaisir de marcher à tes cotés. Merci Catherine et belle route à toi.

Nathalie Krajcik



Hommage de Colette à Catherine

Le trois décembre je suis allée avec mes truffes aux chocolats voir
Catherine au Kremlin Bicètre
j'avais avec moi une carte de notre écrivain public Olivier Villanove
mes truffes (même pas bonnes) sont restées au fond de mon sac
et comme il restait une petite place sur la carte j'ai mis un mot à
Catherine qui faisait la belle au bois dormant sur son lit d'hôpital
je la mettais en garde contre les princes qui flânent dans les
couloirs d'hosto et qui roulent des pelles aux jolies femmes
n'étant pas de la famille personne ne m'a rien dit de son état
gravissime, je croyais qu'elle dormait

à sa famille, à ceux qui sont très proches je veux dire toute ma
sympathie
je l'imagine en partance pour ce voyage qui nous est encore inconnu et
dont elle sait maintenant la couleur des pierres qui le parsème
je l'imagine souriante et fière de laisser pousser des fleurs à chacun
de ses pas, des fleurs douces sous ses pieds nus
des fleurs blanches, des noires, des violines et des rouges. Des
grimpantes et des rampantes

je soupire à ton absence et pour un temps je prends la liberté de
renommer l'APAC :
Adieu Petite Amie Catherine
c'est cucul? ben oui mais c'est pour faire rire la Catherine Gendrin,
qui sait...

Colette Migné

Hommage à Catherine Gendrin


Je viens d'apprendre ce matin même par un ami conteur, la disparition de Catherine Gendrin.
Depuis ce matin, je ne cesse de penser à elle.
Je la connaissais peu, je l'avais rencontré à plusieurs reprises lors de la création de l'APAC...
Nous avions échangés quelques mots, des rires....
Je me souviens de son rire et de la franchise de ses paroles.
Je devais aller la voir conter pour la 1ère fois à l'Astrolabe de Melun en octobre et je me souviens d'apprendre qu'elle ne pourrait pas venir car elle était malade.
Je ne savais pas....
Je veux par ces mots lui rendre hommage, envoyer des pensées à sa famille, et donner la possibilité à ceux qui la connaissaient de pouvoir dire quelque chose.
Je joins le mot de Dominique Motte et je vous laisse la parole...
A catherine.
"Va savoir comment les choses commencent parfois.
Un jour, je vais écouter une conteuse dans une salle de quartier de la ville de Paris. Une contée difficile et pour cause : il y avait une séance de danse de salon dans la pièce juste à côté avec la sono à fond les ballons !
Dans le public il y avait une femme : Catherine Gendrin. On discute. Entre professionnels on se repère très vite. Je luis dis qui je suis, ce que je fais et tout le toutim.
Quelques jours plus tard, son agent m'appelle dans le cadre d'une recherche de contrat. On discute. Je lui explique que le projet dont j'avais parlé était une scène ouverte sans contrepartie financière, qu'il y avait un malentendu, que j'étais désolé... Le lendemain, il me rappelle. Il me dit qu'elle trouvait le projet sympa et qu'elle était d'accord pour venir conter. Gratos.
Pour ceux qui ne connaissent pas, Catherine Gendrin, ce n'est pas n'importe qui ; dans le petit paysage des conteurs, elle compte (sans jeux de mots),et pas qu'un peu. Classée à la rubrique : contes du monde, de femmes et d'hommes en combat (surtout de femmes !), engagée, vindicative, ne lâchant rien. Une combattante quoi. Une âme forte et trempée comme une lame.
Elle est donc venue. A fait le spectacle devant une salle presque vide (je suis le spécialiste des salles presque vides, il faut le savoir...). On discute. Je la raccompagne à sa voiture dans le froid de l'hiver et chacun rentre chez soi.
Quelques temps plus tard (ou un peu avant, je ne sais plus), je rencontre la Dame. Elle me dit qu'elle est invitée pour les 50 ans de Catherine. Que celle-ci l'a programmée dans un festival. Qu'elle a envie de la remercier et de mieux la connaître, alors on y va. Et je dois dire, qu'elle ne m'a pas reconnu. C'est normal, on s'était si peu croisés et les artistes croisent tellement de monde. Mais va savoir : parfois et envers et contre tout, on se sent des connections fortes, belles, même si jamais elles ne sont dites.
Peu importe. Mais je continuais de me dire qu'un jour je lui rendrai la réciprocité de son don gratuit et désintéressé -juste soutenir un projet- en la programmant dans un contexte plus lucratif. On pense toujours qu'on a le temps.
Et puis j'ai appris qu'elle était gravement malade. Une tumeur, le coma artificiel.
A mon travail, il y avait vendredi dernier une scène ouverte au conte. Le projet pour lequel elle était venue. A la fin du spectacle (où il y eut de très belles histoires devant un public très restreint : je vous l'ai dit, je suis le prince des salles à moitié vides), je lui ai dédié la soirée, en en expliquant les tenants et aboutissants.
Et tu vois, lecteur, aux réactions sincèrement affectées, j'ai compris quelque chose que je sentais confusément sans mettre les mots qui conviennent en face : que parler de "communauté" à propos des conteurs n'était pas un vain mot. Bien sûr qu'il y a des dissensions, des tirages de bourre, bien sûr. Mais il y a une communauté, un sentiment d'appartenance. Et qu'un seul vienne à manquer et c'est tout le corps qui souffre... Je le reconnais, ça fait cucul, mais c'est comme ça...
Si je te raconte ça, lecteur, c'est parce que Catherine est morte hier. Oui, je sais, ce blog est en train de se transformer en avis de faire-part. C'est sans doute mon âge qui veut ça.
Je ne lui rendrai donc pas la réciprocité de son geste gracieux. Mais je penserai à elle lorsque je raconterai mes histoires, dont une, d'origine tzigane que je viens juste de terminer. Parce qu'elle aimait les exclus, les déracinés, les damnés de la terre.
Le conte est un microcosme. De cette disparition, on ne parlera dans aucun média. Mais ce soir, et les jours suivants, je penserai à elle. Catherine Gendrin. Moi et tous les conteurs consciencieux. Parce que les âmes restent tant qu'il reste quelqu'un pour encore penser à elles.
Elle s'appelait (maintenant enfin je peux utiliser l'imparfait) Catherine Gendrin. Elle était une grande conteuse et ses histoires continueront d'être racontées, longtemps, parce qu'elles les a portées.
A notre tour maintenant de reprendre le flambeau... En tout cas, dans le conte, lecteur, c'est comme ça que ça marche..."

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Dominique MOTTE
Direction de l'éducation et du temps libre
Responsable du service Culturel
Mairie de Lieusaint

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vendredi 10 décembre 2010

Le travail se poursuit

Cher-es APACien-nes ;

A la demande générale ( !...) je commence à constituer un petit dossier sur les différents sites Internet qui font AGENDA de conteurs.

Pouvez vous me dire quels agendas vous utilisez ? Connaissez ? Comment vous les trouvez ? Je ferai une synthèse de tout çà et constituerai un dossier qui sera sur notre site APAC.

Chaque agenda sera présenté, commenté succinctement (ses qualités, ses défauts).

Vous pouvez aussi nous faire parvenir des photos si vous en avez en votre possession sur les dernières rencontres de l’Apac ainsi que des images évoquant la parole, l’art du conte…

A vos plumes ! (électroniques)

Anne Gaël Gauducheau