mardi 26 avril 2011

Réunion autour de la diffusion

Première rencontre sur Paris le jeudi 24 mars 2011

Cette réunion sur la diffusion du conte était constituée de Marien Tillet, Karine Nazel Noury, Catherine Zarcate, Claire Perricard, Antonietta Pizzorno, Jacques Combe, Thérésa Amoon et Hélène Palardy.

Ce sont les artistes eux-mêmes qui se prennent en main pour questionner la diffusion de leurs propres œuvres plutôt que de laisser faire des programmateurs, des diffuseurs ou des directeurs de structures entre eux...

La finalité de ce grenelle : D’abord de repérer précisément les dysfonctionnements, d’en trouver les causes, de tenter de les corriger autant que faire ce peux. Que la diffusion «fonctionne mieux» pour augmenter le nombre et la variété des spectacles qui sont programmés, qu’ils aient une meilleure visibilité.



Tour de table

Question pour tous : Pourquoi on est là ? Pourquoi on est venu à la réunion ?

  • Frustration, désamorçage de la pompe, circulation des informations (frustration générale)

Les 1ers constats montrent que la diffusion part dans tous les sens ! Chacun fait à sa manière, d’une façon personnelle, et qu'elle pose question pour tous ou presque

  • Poser la question de la diffusion par rapport au statut : auto entrepreneur ? Intermittent ? Cela renvoi à la visibilité du conte en France

ll peut y avoir, à la fois, une réelle frustration de ne jouer qu’une ou 2 fois par ci par là et une dé professionnalisation si on ne programme pas assez son travail. (manque de cachets).

Témoignage : «Moi j’ai un «petit» agent qui m’assure quelques cachets et qui a beaucoup de conteurs. Le spectacle que je crée il y a la difficulté de le faire connaître, pour le «lancer», pour se créer une petite tournée, au lieu d’aller juste 1 journée ici ou là…»

  • Notre spécificité à nous conteur c’est qu’on a 5 ou 6 spectacles qui peuvent «tourner» simultanément à contrario des comédiens.

La diffusion d’un spectacle dans un théâtre avec un technicien c’est difficile ça ne tourne pas. Il y a des spectacles de qualité, plébiscité par beaucoup qui pourtant ne tournent pas à cause de ça et ne sont joués que 2 fois.

  • Nécessité d’une circulation de l’info dans les deux sens : du conteur aux programmateurs et des programmateurs entre eux.

Témoignage - «J’avais un agent jusqu’à l’année prochaine…»

  • Un agent oui mais de la frustration aussi...parce que normalement un agent ça se déplace, ça amène un réseau, ça devrait être humain.

Avec l’agent il manquait un partage artistique, ce qui peut naître de l’inventivité d’un rapport avec le lieu et l’artiste a été perdu. Un sentiment d’être un produit à vendre.

Il faut faire attention aux agents qui sont une agence de commerce.


Quel lien entre la formation des conteurs et l’insertion professionnelle ?

  • Les écoles de théâtre, de danse, de cirque accompagnent les jeunes pousses. Mais dans le conte nous n’avons pas «d’écoles» encore moins d’écoles «qualifiantes»

La création d’une «école nationale» concoure toujours à la reconnaissance d’un métier.

  • Quid des «plates formes» et des «journées professionnelles» ?

Est-ce qu’un conteur est un artiste qui fait son boulot d’artiste et qui a besoin d’un pro de la diffusion ? Ou bien est-ce qu’on se pose comme un artisan qui fait tout ?

Nous sommes dans une profession qui appelle à différents corps de métiers : artiste, diffusion, production… et être tourneur pour soi est plus difficile que de l’être pour les autres.

  • Et sur la pertinence des lieux en rapport aux formes que l’on propose ? La question de la diffusion est très en rapport avec les lieux et les différents réseaux. On est plus «passeur de répertoire» dans des bibliothèques.

Témoignage : «Ou t’es conteur de bibliothèque ou t’es conteur de plateau !

  • Changer de réseau alors ? Le métier de conteur permet d’être des 2 bords...
  • Questionner la diffusion c’est questionner pourquoi je fais ce métier. On ne le fait pas uniquement pour son plaisir personnel comme les amateurs, mais parce qu’on pense aussi que sa parole a un sens collectif.

Une coopérative artistique ?

Témoignage- «Pourquoi pas créer un lieu dédié au conte c’est ce que je voudrais… une coopérative artistique.»

Une formation de porteuse de projet, peut ouvrir une case dans son esprit, ce serait un endroit où on peut venir travailler

  • Faut-il un super carnet d’adresses ?

Colonnes pour mesurer l’utilisation de son temps : artistique 45 %, administration 55 %.

  • S’occupe de tout, fiches de paie, etc., mais reprend à mi-temps à l’éducation nationale pour survivre.

En Suisse, les termes ne sont pas en opposition, les conteurs ont d’autres métiers.

Bascule dans le régime général, mais reste malgré tout conteur pro.


  • Suite à l’histoire d’une compagnie de conteurs, il semblerait qu’une fédérations d’associations serait meilleure à envisager.

Concernant la relation de la diffusion et du territoire :

  • A Nantes, il y a eu de la rénovation urbaine. L’association culturelle s’est faite municipalisée.

L’artiste est devenu un porteur de projets et il y a eu un glissement du rôle de l’artiste vers le social.

  • Ex. Entre le directeur du centre socioculturel (artistique) et l’association culturelle de St. Herblain (socio-culturel), l’artiste s’est trouvé au milieu

L’une des raisons : après 1993, les neo-conteurs ont commencé à accepter les commandes.

A partir de 2000, on a envoyé l’artiste au front, il y a eu la peau de chagrin avec l’artistique

Les budgets sont devenus 1/3 artistiques, 2/3 actions culturelles

Témoignage «On tire la couverture si on glisse trop vers le social»


QUELQUES PROPOSITIONS POUR LA SUITE !!


  • La fabrication d’un questionnaire ? (un audit interne) à faire passer aux conteurs et conteuses de l’APAC pour qu’on puisse s’exprimer sur «la» diffusion en générale et «notre propre»

diffusion en particulier.

  • Une prochaine réunion sur Paris (J.Combe s’en occupe) avec proposition d’un «brainstorming» pour faire jaillir un maximum d’avis, d’idées, de points de vue, même les plus fous, sur la diffusion. (Par exemple, une plateforme de conteurs en IDF.)
  • Le Réseau National du Conte va réaliser (ou l’a déjà fait ?) une enquête pour mesurer «le poids financier» du conte au niveau national.
  • Le questionnaire comme outil que nous pourrions proposer au Réseau?