samedi 11 mai 2013

HOMMAGE de Florence à Mimi

Mimi m'impressionnait par sa présence, son allant, son rire, ses histoires, la chaleur conviviale qui se dégageait d'elle.
J'aimais sa voix, ses mots, ses récits.
C'est une conteuse dont la démarche me touchait. J'y ressentais une générosité large, vivante et peu commune.
Savoir qu'elle était là me suffisait, assez simplement; je me sentais très proche d'elle.
Mimi partie, un grand vide aspirant me pousse à rechercher des traces d'elle.
Elle disait être attentive à laisser des traces.
Chaque jour je lis et découvre un peu de ce qu'elle nous a consciencieusement remis. 
Son héritage est riche, fertile et caressant.
Il génère les forces pour transformer les obstacles, renouveler et alimenter notre désir de vie.
Merci Mimi.



Florence Desnouveaux

HOMMAGE de Claude à MIMI

Deux toutes petites pensées personnelles:
1- Quand la voix d'un, d'une conteuse cesse, c'est un pas qui s'efface sur
le sentier de la mémoire du monde.
2- Et je respecte sa mémoire en faisant un grand silence pour la laisser
parler en moi.

Claudelsol

samedi 4 mai 2013

HOMMAGE de Jacques à Mimi

Ca y est maintenant les mots me reviennent... 
Après un temps de sidération durant lequel je voyais défiler les hommages et les textes des uns et des autres, ma pensée s'est remise en route après la cérémonie à l'église S Bernard à Paris jeudi matin.
Du monde !! ...Sans compter ceux qui n'ont pas pu faire le déplacement.
C'est en voyant la détermination mêlée de tristesse sur les visages de ceux de la famille de Mimi que j'ai su qui elle était et ce qu'elle laissait derrière elle. 
Car je ne la connaissais que peu, uniquement au grès de quelques croisements sur divers projets ou spectacles. 
Déjà je me doutais bien que c'était une femme hors norme.
Mais là, dans cette église frigorifiante, ce que j'ai vu de ses enfants et petits enfant, ce que j'ai entendu de leur paroles à leur mère et grand mère. La force vive inscrite  dans le chant de sa petite fille et l'humour de son fils. Tout cela m'en a dit beaucoup plus long sur elle.

Oui, je peux désormais, comme tant d'autres, témoigner qui était Mimi. 
Une flamme, un tournesol, un myosotis, un éclat de rire, une rage, un amour de femme, un flambeau, une résistance obstinée, un "non" franc et massif, un appel à la vie.
C'est toutes ces traces laissées en héritage que j'ai senti chez ses enfants et petits enfants ce matin là, à l'église st Bernard

Mimi partie, mes bras sont comme chargés de fleurs odorantes... comme l'ilang-l'ilang. Des fleurs enivrantes qui appellent à vivre.

Au fait, est-elle vraiment partie ?...

Jack

mercredi 1 mai 2013

HOMMAGE d'Elisa à Mimi

Bonjour à tous ceux qui aiment Mimi et qui ont eu le plaisir de croiser sa route !
Je l’ai vue il y a quelques mois, elle a logé à la maison ; Mimi était éblouissante de vie, de rires et de désirs. Elle portait ses chagrins avec infiniment de discrétion et se tournait inlassablement du côté de la vie. Je ne peux pas l’imaginer silencieuse. J’entends son rire, sa voix. Je devine qu’elle est partie comme elle le souhaitait et j’espère qu’elle a rejoint tous ceux qui l’ont précédée et qu’elle ne cessait de regretter.
Malheureusement, je ne pourrai pas être avec vous jeudi mais depuis que j’ai rencontré Mimi au premier festival de Paroles d’Ales (1987 ? 1988 ?), sa passion pour les gens, pour son pays, pour les contes ne m’a jamais quittée. Elle fait partie de la famille éclairante qui loge au creux de  mon cœur. Je penserai à elle avec encore plus de tendresse maintenant.
Je l’embrasse,
Elisa de Maury

mardi 30 avril 2013

TEXTE DE MIMI BARTHELEMY - Sa contribution à la journée du 21 février dernier organisée par l'APAC et H/F sur le thème : "Les femmes dans le conte, les femmes conteuses"



Jouer au féminin un engagement

Mon ancêtre était esclave d’un colon français, son fils général haïtien, son petit fils politicien lettré, le fils de celui-ci était médecin et mon père doyen de la faculté de médecine de Port-au Prince. J’ai été élevé dans l’admiration de ces hommes qui ont lutté pour la reconnaissance de leur humanité. Le rôle des femmes n’était pas mentionné, elles étaient nommées, sans plus. J’ai donc été élevé pour être, comme elles, la fille soumise et aimante de son père, l’épouse qui seconde son mari et la bonne chrétienne. J’ai mis 40 ans pour modifier la donne. J’ai d’abord rompu avec le carcan de la religion, puis j’ai clairement exprimé à mon père, par le biais d’une lettre mémorable, mon désir  de le voir me respecter en tant qu’être autonome et enfin j’ai divorcé de celui dont j’étais et devais être à jamais, la seconde.
Si, à cette époque, je me suis retrouvée  chancelante, la voix abimée, le corps oublié, sourde à mon appartenance féminine, c’est que j’avais aussi subi depuis mon arrivée en France, le poids de l’assimilation. J’étais aliénée. J’avais été amené à me glisser dans le moule ambiant jusqu’à arriver à me couper de mes origines, de ma culture, de mes semblables, pour devenir neutre, française. C’était pour tout le monde plus facile à digérer ma différence, sauf pour moi. J’avais une autre histoire, un autre mélange racial, une autre identité.
Mais grâce à ma quête ardente, semblable à celle de mes ancêtres, j’ai lutté pour conquérir ma place d’être humain dans le monde où je vivais désormais. Je me suis rebellée. Je n’étais pas un oiseau des îles comme on me considérait à mon arrivée dans la France des années 56. Je n’étais pas un clone, je n’étais pas une seconde, j’étais moi avec mes différences et mes ressemblances. Une femme. Si j’ai flirté avec le MLAC, je suis restée à l’écart des mouvements féministes occidentaux, consciente du danger de devenir, à mon tour, une ogresse pour les hommes. Je n’avais aucune envie de me venger des hommes et, en plus, j’étais mère d’un fils que je ne tenais pas à castrer.
C’est le théâtre qui  m’a ouvert la voie vers mon vrai devenir de femme. Après des années de théâtre amateur, j’ai donc commencé par me joindre à une compagnie  qui m’a accueillie chaleureusement. Mais après une tournée en Amérique Latine et dans la Caraïbe, je me suis retirée pour faire « cavalière seule » car mon objectif était différent du leur. Mon engagement de femme était  de faire connaître et respecter la culture, l’histoire et la tradition orale d’Haïti, l’histoire de ma famille et ma propre histoire, par le biais de l’art du conte, du théâtre et du chant.
Et c’est ainsi que j’ai commencé à conter seule et à voix nue. Puis j’ai engagée un musicien.  J’ai crée des spectacles, j’ai écrit, J’ai conté, j’ai joué, j’ai tourné avec ou sans musicien, seule ou dans une compagnie pendant de nombreuses années en France et un peu partout dans le monde.
C’est en 1995 que j’ai créé ma propre compagnie que j’ai dirigé et alimenté par mon travail jusqu’à ce jour : la compagnie Ti Moun Fou. Mots créoles qui signifient « Petit Enfant Fada ». C’est ainsi que l’on me nommait petite fille et c’est certainement  grâce à l’émerveillement de l’enfance et à la folle liberté de mon imaginaire que j’ai pu m’engager à jouer au féminin.

                                                                      
                                                                   Mimi Barthelemy

lundi 29 avril 2013

HOMMAGE de Jean Pierre à Mimi

Nous nous sommes toujours vouvoyés et nous nous connaissions depuis environ 20 ans. Mimi grâce à vous en grande partie je suis entré dans le  monde du livre "jeunesse quand nous avons fait ensemble "Anaïs et Bovi".  Puis quelques années plus tard "Cabri Cheval et Tigre". Ce ne sont sans doute pas des livres qui ont bouleversé le monde du livre jeunesse. Ils ont été surtout des grands livres d'amitié, peut-être d'amour. De respect  et d'admiration surtout.
Je ne vous dit pas aurevoir.
 Jean-Pierre Blanpain

HOMMAGE de Claire à Mimi

Mimi
Tu as quitté notre planète terre, brusquement, c'est toujours trop brusquement ......
Merci pour ta force, ta beauté et ta générosité.
Grâce à la luminosité de tes contes d'ici et de là bas en Haïti, ta terre de naissance...une étoile de plus va briller la nuit dans le ciel.
Reposes en paix.
Claire Péricard,conteuse